Mon service militaire :
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (comme il est dit dans la chanson d'Aznavour, la bohême!)
A cette époque, le service militaire était obligatoire pour la tranche d'âge entre 19 et 20 ans, nous servions la France pendant 16 mois, sauf pour les pistonnés qui pouvaient échapper en faisant jouer des relations bien placées (un conseillé général par exemple) et les inaptes pour des contre indications physiques ou handicaps
Personnellement, je n'en ai fais que 12 mois, car étant orphelin de père, j'étais considéré comme soutient de famille.
Faire son service militaire à 19 ans en 1966 était une expérience marquante pour de nombreux jeunes hommes en France. C’était la toute première fois que je m'éloignais de Peillac, de ma Mère, arrivé à Montparnasse je devais prendre le métro pour la première fois, heureusement mon oncle Armand et ma tante Lucienne sont venus me récupérer à la gare et j’ai mangé chez eux avant de m’accompagner à la gare de l’Est pour Nancy.
En 1966, à l'âge de 19 ans, j'ai été appelé pour effectuer mon service militaire. Mon affectation initiale était à Nancy, où j'ai passé les deux premiers mois dans un centre de formation des recrues. Ces deux mois, communément appelés "les classes", étaient destinés à nous inculquer les bases de la discipline militaire et à nous préparer physiquement et mentalement pour la suite de notre service.
Arrivée et Premiers Jours
Dès mon arrivée à la caserne, j'ai été frappé par l'ambiance stricte et rigoureuse qui y régnait. Les journées commençaient tôt, souvent avant l'aube, avec un réveil en fanfare. Nous devions rapidement nous préparer, faire nos lits au carré et nous présenter à l'appel dans la cour pour la levée du drapeau, même sous la pluie. Les premières semaines étaient consacrées à l'apprentissage des règles de base : saluer les supérieurs, marcher au pas, maniement des armes et respecter les horaires stricts.
Entraînement Physique
L'entraînement physique était intense. Nous passions de longues heures à courir, faire des pompes, et participer à des exercices de renforcement musculaire. L'objectif était de nous endurcir et de nous préparer aux efforts physiques que nous pourrions rencontrer plus tard. Les instructeurs étaient exigeants et ils nous poussaient toujours à donner le meilleur de nous-mêmes.
L’effort physique n’a jamais été une contrainte en ce qui me concerne car j’ai été incorporé début juillet, en pleine saison de compétition cycliste (j’étais coureur cycliste, voir sur le site) les pompes ou le cross c’étaient presque de la rigolade pour moi, par contre pour certains nouveaux incorporés, ces exercices étaient une torture.
Instruction Militaire
En parallèle de l'entraînement physique, nous recevions une instruction militaire. Nous apprenions à manier les armes,PM (pistolet mitralleur) AA 52 (mitrailleuse que nous appelions NANA 52) MAS 36 (fusil) et à tirer, à suivre des tactiques de base. Les exercices sur le terrain étaient fréquents, et nous devions souvent nous déplacer en groupe, apprendre à communiquer efficacement et à travailler en équipe.
« Le déserteur »
Après 3 jours de manœuvre sur la plateau de Mazeville au dessus de Nancy, des recrues (ex beatnik) ce sont mis à entonner le « déserteur » de Mouloudji
"Le Déserteur" est une chanson emblématique interprétée par Mouloudji, écrite par Boris Vian. Elle exprime le refus de son narrateur de participer à la guerre et son intention de déserter pour ne pas tuer d'autres personnes. La chanson a été interprétée pour la première fois par Mouloudji le 7 mai 1954, jour de la défaite française à Diên Biên Phu, ce qui a provoqué un scandale et conduit à son interdiction de diffusion radio et de vente. L'interdiction n'a été levée qu'en 1962, après la guerre d'Algérie. Malgré la censure, Mouloudji a continué à chanter "Le Déserteur".
Les paroles de la chanson sont profondément pacifistes et appellent à la fraternité entre les peuples, refusant la violence et la guerre. Mouloudji a apporté quelques modifications aux paroles originales pour adoucir le message et le rendre plus universel.
Le Sergent Chef pour nous punir d'avoir chanté cette chanson interdite, nous a obligé de remonter au plateau de Mazeville le lendemain, en marche commando de bonne heure le matin et là je savoure encore près de 60 ans plus tard, alors que des copains peinaient et j'en suis encore désolé pour eux mais mon comportement à cet instant était aussi pour abrêger leurs souffrances et ça a marché ! je me suis retrouvé en tête du groupe malgré mon sac à dos, je suis arrivé à la hauteur du Sergent Chef, j’entendais sa respiration profonde et rapide (lui n’avais pas de sac à dos) et j’ai eu le culot pour un petit bleu de le doubler voir de le larguer et là j’ai entendu « Danet ont attends les autres » il en avait lui aussi plein les bottes (pardon les rangers)
Vie en Communauté
La vie en caserne était une expérience unique. Nous partagions des dortoirs de 20 ou 30 en lits superposés avec d'autres appelés, venant de toutes les régions de France. Les moments de détente étaient rares, mais précieux. Nous avions l'occasion de discuter, de partager nos expériences et de créer des liens d'amitié qui, pour certains, ont duré bien au-delà du service militaire.
J'ai pleins d'anecdotes qu'il faudra que je développent :
Fin des Classes
Après ces deux mois intenses, nous avons terminé notre période de classes. Une cérémonie marquait la fin de cette étape, et nous étions fiers de porter nos uniformes et de défiler devant nos supérieurs. Pour beaucoup d'entre nous, c'était la première fois que nous ressentions un tel sentiment d'accomplissement et de camaraderie.
Ce récit est une représentation générale de ce que pouvait être le service militaire en 1966. Chaque expérience était unique, mais ces éléments communs ont marqué la mémoire collective de nombreux appelés de cette époque.
La coupe de cheveux des Beatles, souvent associée à la période beatnik,
Les beatniks, quant à eux, étaient connus pour leur style vestimentaire distinctif, incluant des cheveux longs et des barbes pour les hommes, après être passés chez le coiffeur comme tous le monde, et avoir la coupe bidasse, même leur mère ne les aurait pas reconnus.
Être muté à Rennes St Jacques dans l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre) et découvrir que vous êtes peut-être daltonien (un comble pour un peintre sur faïence)
a certainement changé le cours de mon parcours. Au lieu de passer mon permis de conduire, j’ai appris à taper à la machine et suis devenu secrétaire du PC. C'est une belle adaptation qui montre comment des compétences peuvent être développées dans des circonstances imprévues.
Comme j'avais accès aux tampons officiels du commandement, les copains me demandaient de leur délivrer des fausses permissions de sorties, j’ai ralenti, voir stoppé quand j’ai réfléchi que si ils leur arrivaient un accident pendant cette fausse permission, c’était pour ma pomme et le niouf.( prison)
J’ai continué a sortir à la "ronéo" (sorte de photocopieuse avant l'heure) le « père 100 » c’était un ramassi de blagues et conneries en tous genre pour fêter les 100 derniers jours de la période militaire et préparer la quille.
Le championnat raté
Nous faisions beaucoup de sport, notamment du cross country et nous avons été sélectionnés pour le championnat de la 3 ème région militaire et les 3 premières équipes devaient être sélectionnées pour le championnat de France, hélas nous avons terminés 4 ème, donc pas de championnat de France et terminé d'être chouchoutés avec repas spéciaux, massages etc..
Nous n’avons terminés que 4 ème et pourtant dans nos rangs, nous avions un champion qui c’était bien comporté au championnat de France USSEL la raison de notre classement est d’ordre matériel, lors du parcours de reconnaissance les jours précédents le championnat, notre adjudant a voulu que nous courrions avec des chaussures à pointes que nous n’avions jamais utilisées auparavant et de plus le jour de la course, nous étions peut-être près de 400 et avec tous ce monde,nous ne pouvions pas choisir où poser les pieds, sur les bas cotés il y avait de l’herbe mais ailleurs c’était de la caillasse et avec les chaussures à pointes, je vous laisse deviner la torture pour les pieds.
La Bannane
Souvenirs du Piasecki H21 "Bannane" à Rennes ST Jacques
Entre 1966 et 1967, durant mon service militaire à Rennes ST Jacques, j'ai eu l'opportunité de voler sur le Piasecki H21, communément appelé "Bannane". Cet hélicoptère, connu pour sa conception unique et ses performances, a marqué une époque significative dans l'aviation militaire. Comme mes camarades nous volions pour aller en manœuvre, j’ai aussi volé pour allé à l’entrainement de cross (le kérosène ne devait pas couter cher à l’époque) j’ai aussi eu le privilège de faire un vol solo avec mon adjudant Chef (lui pilote) et moi assis à la place du co-pilote, que tous les deux dans l’appareil, avec la recul je n’ose même pas imaginer ce qui ce serait passé si le pilote avait fait un malaise ??
Le Piasecki H21, avec sa configuration à double rotor, était particulièrement apprécié pour sa capacité à effectuer des missions variées, allant du transport de troupes à l'évacuation médicale. Sa maniabilité et sa robustesse en faisaient un atout précieux pour les opérations militaires.
En conclusion, le Piasecki H21 a non seulement joué un rôle crucial dans les missions militaires, mais il a également laissé une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de voler dessus.
à suivre :